JOURNEE D’ETUDES - Les Suds dans la Bande dessinée: représentation, transnationalité, racisme en contexte francophone

Cette journée d’études, dans le cadre du mois de la Francophonie, se propose d’interroger la relation entre la bande dessinée francophone et le racisme : les évolutions, les périodes, les ruptures, les œuvres exceptionnelles, le racisme structurel, colonial, la pérennité des imaginaires et stéréotypes racistes.

On se propose également d’interroger les grands genres narratifs porteurs de rencontres interculturelles, soit en contexte francophone, et/ou produit par l’aire Francophone, autrement dit notamment, étant donné son importance, l’ère franco-belge. Il s’agira de comprendre en quoi les récits graphiques d’aventures, de voyages, d’explorations recoupent le genre global du « récit exotique », qui comporte en soi la rencontre entre les cultures, mais aussi la question des hiérarchies entre les peuples.

La Belgique et la France ont par leurs empires coloniaux produits énormément de bandes dessinées avec diverses fonctions, dont le récit comique ne peut faire oublier les enjeux de propagandes, et de maintien d’une idée de classification des cultures, des peuples, des «races». Dès lors les liens historiques qui unissent les aires francophones sont également à interroger du point de vue des REPRESENTATIONS des uns et des autres. Les aires des pays anciennement colonisées ont-elles produits ou pas des contre récits graphiques, des bandes dessinées donnant des points de vue différents des productions franco-belges ?

De la période coloniale, à la période post-coloniale jusqu’à notre époque, comment se jouent et se déjouent les représentations des peuples, des pays, des groupes, des personnes « racisées » ; comment se composent les récits mettant en jeu des antagonistes tous francophones, mais ayant des relations différentes à la langue française, soit locuteur natif, soit locuteur second en contexte colonial (les différents parlés francophones, les accents, les phrasés à la syntaxe remaniée, sont des ressorts de nombre de récits).

Les procédés interrogés sont : caricature, réductionnisme, essentialisation d’un peuple et d’une culture (an-historisation, vitrification), complexe de supériorité de l’Occident, déconsidération, caractérisation des individus à partir de la stigmatisation d’un groupe méprisé, animalisation, infantilisation, répétition des mêmes schémas narratifs (naïveté, superstition, couardise, cruauté, sadisme).

Plusieurs rapports au racisme semblent exister dans la BD, il existe différentes relations au racisme, il s’agit de comprendre les différents types de racismes, à la fois dans la diachronie historique et d’un point de vue des fonctionnement narratifs et graphiques, et le positionnement de la BD en tant qu’art et industrie du divertissement quant à cette question.

Il s’agira de voir également en quoi ce rapport se redistribue à partir des années 70/80, moment où la BD francophone devient politique, rebelle, et où les rapports de dominations sont revisités et critiqués, enfin on pourra réfléchir à travers les différentes interventions retenues, les différents interlocuteurs, aux rapports contemporain de la BD avec la francophonie dans toute son interculturalité. La question des BD hors Europe se pose par évidence, d’une production depuis l’Afrique notamment. Des intervenants sont pressentis sur invitation à ce sujet pour ouvrir la journée (Christophe Cassiau-Haurie et Christophe Meunier), et présenter les enjeux de la BD africaine francophone.

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Jeudi 16 mars 2023
Montpellier Université Paul Valéry, Site Saint Charles, Rue du Professeur Henri Serre 34080 Montpellier

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